Mieux vaut être de pierre que de chair !

Mieux vaut être de pierre que de chair !

En ce lundi 15 avril 2019, un drame s’est produit avec l’incendie de notre chère cathédrale Notre-Dame de Paris, symbole de l’Histoire et de notre histoire judéo-chrétienne. Nous en sommes touchés. C’était un accident. C’est tragique. La cathédrale n’est pas détruite, elle sera reconstruite !

Mais des drames humains se jouent chaque jour, qui pour s’émouvoir ? Qui pour pleurer un SDF qui meurt de froid sous un pont ? Qui pour s’indigner qu’une femme enceinte sur le point d’accoucher meurt car il n’y a plus de maternité ? Qui pour s’insurger que des patients meurent aux urgences faute de moyens humains ? Qui pour accepter que nos parents, nos grands-parents à la retraite ne puissent avoir une vie digne après avoir travaillé toute leur vie ? Qui pour se préoccuper de ceux qui n’ont pas suffisamment de quoi manger jusqu’à la fin du mois ? Qui pour s’attrister de l’homme, de la femme qui perd son emploi après tant d’années au sein d’une entreprise ? Qui pour s’inquiéter que des enfants quittent l’école élémentaire ne sachant ni lire ni écrire et décrocheront au collège ?

Aujourd’hui dans notre pays, il vaut mieux être fait de pierres que de chair et d’os ! Une allocution du Président pour Notre-Dame, mais pas pour la fusillade de Strasbourg ni pour nous, citoyens qui attendons des réponses depuis plus de 4 mois, voire même depuis des années. Il ne s’agit pas d’un attentat terroriste, ni d’une catastrophe naturelle mais d’un ACCIDENT Mr le Président. Et comme vous l’avez dit : « A chaque fois nous les avons reconstruites », soyons donc rassurés et passons à autre chose, passons à l’essentiel ! Mais non ! VOUS avez décidé que ce n’était pas le temps aujourd’hui, « Mais le moment n’est pas encore venu. Souvenons-nous plutôt de ces dernières heures. » Mr Macron, vous mélangez tout ! Vous vous êtes engagés à apporter des réponses politiques, apportez-les. Vous n’avez pas encore apporté une once d’espérance pour tous ces citoyens en détresse ou sur le fil du rasoir.

La cathédrale elle, a obtenu en moins de deux jours des centaines de millions d’euros pour sa reconstruction grâce à « des riches comme des moins riches qui ont donnés […] Chacun a donné ce qu’il a pu, chacun à sa place, chacun dans son rôle. » Dans leur rôle de riches et de pauvres ?  Etes-vous aussi cynique pour catégoriser les citoyens de la sorte ? Tout le monde ne peut pas en effet sortir 200 millions en un claquement de doigts. 200 millions qui au passage bénéficieront d’une magnifique défiscalisation payée par qui, par nous ! Merci la belle niniche fiscale ! Il y a deux mille ans, Marc disait (12 :41-44) – « Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. 

Vous le dites « Nous avons tant à reconstruire. » OUI  Mr le Président, nous avons à reconstruire des milliers de vies détruites par ce système ultralibéral dont vous vous portez garant et promoteur. Nous ne nous laissons pas prendre au piège de la hâte et nous n’exprimons aucune fausse impatience quand notre démarche est sincère et urgente depuis le 17 novembre. Il s’agit d’une exigeante et impérieuse nécessité de sauver des vies, des hommes et des femmes, dans tous les sens du terme.

L’Occasion qui a permis que nous redevenions tous ensemble a été les Gilets Jaunes et non la Cathédrale. Depuis octobre 2018, nous nous sommes à nouveau parlé, nous avons recommencé à échanger, à partager sur les ronds-points, lors des manifestations, sur les réseaux sociaux, dans les assemblées régionales... Nous avons recréé ce lien social qui s’était rompu depuis de trop nombreuses années. Et le constat a été cinglant : nous connaissons et nous vivons tous les mêmes galères. Nous sommes déjà ensemble ! Cette catastrophe n’y changera donc rien, à part nous exaspérer davantage en entendant que la pierre vaut plus que nos vies. Les misérables continueront donc de dépérir et de mourir…